Chine
La Malaisie s’inquiète de l’endettement effréné des pays à faibles revenus auprès de la Chine. À quelques jours du forum sur la coopération sino-africaine, cette sortie semble davantage interpeller l’Afrique, devenue un terrain de chasse de Beijing.
Mahathir Mohamad, le nouveau Premier ministre malaisien ne veut pas tomber dans le piège chinois dans lequel se serait entremêlé son prédécesseur. Lors d’une visite en Chine cette semaine, il a accusé son hôte de leurrer ses partenaires avec des prêts parfois inutiles.
Les déclarations du dirigeant malaisien prennent appui sur une série de contrats signés par son prédécesseur, Najib Razak – qui a été démis de ses fonctions en mai. Ces contrats incluent notamment un chemin de fer, plusieurs ports et quatre îles artificielles qui devraient abriter des logements pour de riches investisseurs chinois.
Dès son arrivée au pouvoir, Mahathir Mohamad a annulé de nombreuses demandes de dette et créer une commission chargée d’enquêter sur les allégations de corruption. “Nous ne voulons pas d’une situation où il y a une nouvelle version du colonialisme, car les pays pauvres ne peuvent pas rivaliser avec les riches”, a déclaré le Dr Mohamad.
Pour le dirigeant malaisien, l’Empire du Milieu accorde de gros prêts à des pays pauvres qui sont incapables de les rembourser. Puis, lorsque ces arriérés s’accumulent, Beijing s’accaparent les projets réalisés avec ces prêts.
Un scénario semblable à celui vécu par le Sri Lanka en décembre dernier. Incapable de rembourser sa dette, le pays a dû donner à la Chine pour un bail de 99 ans, 15 000 parcelles de terrain et un port stratégique. Ironie du sort, ce port a été financé avec de l’argent chinois.
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En Afrique aussi, la Chine a une présence importante. Ces dernières années, elle est devenue l’un des principaux bailleurs de fonds du continent, jusque-là chasse gardée des Européens. Au Zimbabwe, au Kenya, à Djibouti, au Sénégal, en Ouganda, en Côte d’Ivoire… Pékin a trouvé une oreille attentive avec déjà plus de 90 milliards de dollars prêté aux gouvernements africains et aux entreprises publiques.
Si les institutions financières et les pays occidentaux s’inquiètent de cette course effrénée vers les prêts chinois, Pékin nie toute ambition colonialiste. Elle fait notamment valoir son respect pour la souveraineté de ses partenaires et la naissance d’une concurrence salutaire entre investisseurs. Un discours soutenu par les tiers-mondistes.
Mais, pour les détracteurs de la coopération sino-africaine, il est temps que la Chine qui ne pose pas de conditions à son aide en termes de politiques et d’orientations économiques ; pas plus qu’elle n’a d’exigence vis-à-vis de ses partenaires en termes de démocratie, de transparence dans l’usage des fonds, de lutte contre la corruption, etc. travaille au renforcement de la démocratie en Afrique.
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